JEAN DOUX ET LE MYSTÈRE DE LA DISQUETTE MOLLE, de Philippe Valette

BD
Bien
Très bien
Un Must
Sale journée au bureau

Le pitch

Improbable aventure en open space. Dans les années 90, chez Privatek, une morne PME spécialisée en broyeuse à papier (ne partez pas !! vous allez voir c’est top), Jean Doux (quel nom…) découvre par hasard une veille disquette des années 70, dissimulée dans un faux plafond. Que peut-elle bien contenir ? Le début d’une quête, hérissée de loufoques aventures. Dans un graphisme façon pixel d’une très grande originalité. Ne passez pas à côté de cette curiosité. Irrésistible ! De 7 à 77 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

Parce que derrière l’apparente ringardise d’un récit de bureau se cache une aventure, une vraie, burlesque et picaresque. Pour la fantaisie et l’humour. Car l’ambiance vintage des années 90 pourra rappeler des souvenirs à certains. Pour le graphisme pixellisé étonnant.  Car cet ovni réussit à faire basculer, sans aucun problème, une délirante histoire d’open space en science-fiction surréaliste. Il faut le lire pour le croire.

INDIANA JONES AUX PAYS DE LA BUREAUTIQUE. Ça démarre à 9.01 am le 23 décembre 1994. Cette minute de retard au bureau va déclencher pour Jean-Doux et ses potes d’open space des rebondissements fantaisistes en cascade. Le basculement de la vie bureaucratique, réaliste, vers le récit d’aventure fait tout le sel de cette BD en décalage permanent, pleine d’humour, et tout à fait réussie d’un point de vue suspens. Laissez-vous séduire par un imaginaire bourré de charme, peuplé de mondes parallèle insolites et de belles trouvailles visuelles.

UNE VISION DRÔLE ET SATIRIQUE DU MONDE DU TRAVAIL. Piratage du compte photocopieuse, course-poursuite sur des fauteuils de bureau, pot d’équipes rasoirs, collègues embarrassants, blagues potaches pas drôles… On y retrouve les tics de langage propres à une époque pas si lointaine où les portables n’existaient pas et où la popularité de chacun se mesurait à la longueur de sa cravate. Cette parodie du libéralisme et de la vie en entreprise s’avère tout à fait truculente. On se régale à croiser des personnages atypiques, drôles, pour certains antipathiques, lourdauds, étriqués ou à l’esprit revanchard. Un jean-iench un peu con qui la joue solo. Un Jean-Yves moustachu ému aux larmes à l’idée de percer les secrets de la broyeuse à documents. Bref, on s’y croirait, la monotonie en moins car Philippe Valette sait nous embarquer dans une aventure fantastique façon Jules Verne ou H.G. Wells. Tout un programme de réjouissances rocambolesques que je vous encourage plus que vivement à découvrir. Le tout dans une ambiance nineties, un passé moderne et pourtant déjà si lointain.
GRAPHISME PIXELLISÉ DE CIRCONSTANCE. Philippe Valette nous offre un album épais et soigné au format à l’italienne. Des planches au dessin vectoriel, un peu raide à apprécier au démarrage, dans un graphisme assez proche de certains jeux vidéo vintage, mais auquel on s’habitue très vite. Des couleurs en « à plat », vives et dynamiques. Le tout donne l’impression d’une fausse monotonie, d’une sophistication presque enfantine, en phase avec l’ambiance rétro de l’histoire qui remonte aux disquettes molles. Autant dire à l’âge de pierre. Déroutant et délicieux.

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