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Kazakhstan. Un poste de police perdu au milieu de nulle part où un jeune flic taiseux s’est accommodé de la corruption et autres abus de pouvoirs omniprésents dans son pays. Alors que le corps d’un jeune garçon est retrouvé mort (et ce n’est pas le premier) et qu’un coupable idéal lui est désigné, il va sentir passer la tentation du Bien (à ses dépens ?) lorsque qu’une journaliste – aussi sublime que déterminée – va titiller sa conscience. C’est noir, absurde, totalement étrange et esthétiquement magnifique.
Pour ce voyage dépaysant au pays de la corruption et des malversations en tous genres. Pour les steppes, les champs et les herbes hautes. Pour la noirceur traitée par l’absurde. Pour le ton tragi-comique, étrange et fascinant. Pour l’anti-héros – le jeune policier Bezcat – personnage archétypal qui choisit de sortir des rails. Pour l’’esthétique minimaliste qui n’empêche pas la poésie.
KAZAKHSTAN KÉSAKO ? Bienvenue au royaume des « tous pourris ». La beauté des steppes y est aussi remarquable que sa corruption. Dès les premiers plans, on comprend qu’un flic Kazakh n’a pas 50 solutions pour rester en poste sans se faire dégommer : filer droit, et ne pas hésiter à faire porter le chapeau au premier simplet venu. Vous voilà prévenus.
AU ROYAUME DE L’ABSURDIE Entre Kitano et Kaurismaki, le ton tragi-comique de ce film déroute avant de nous embarquer progressivement, au fil de scénettes truculentes. Un absurde joyeux, des débordements loufoques qui font passer la pilule d’une grande violence, n’épargnant pas effusions de sang et autres interrogatoires musclés.
UNE GRANDE BEAUTÉ ESTHÉTIQUE. Entre film noir et western des steppes, A dark, dark man nous offre une esthétique minimaliste où se sont glissés les codes les plus emblématiques du film noir. Flics taiseux, tabassages en règles, et même clin d’œil vestimentaire (avec le trench « à la Bogart » porté par l’héroïne). Ce que j’en retiens visuellement finalement ? Des tableaux magnifiques, comme ce règlement de compte à distance filmé à travers les fenêtres d’une voiture. Une œuvre lunaire et poétique.
Titre français :
A Dark Dark Man
Réalisation :
Adilkhan Yerzhanov
Scénario :
Adilkhan Yerzhanov, Roelof-Jan Minneboo
Casting :
Daniar Alshinov, Dinara Baktybaeva, Teoman Khos
Nationalité :
Kazakhstan-France
Langue de la VO :
Kazakh
Année de sortie :
2019
Durée :
1h50
Couleur / noir et blanc :
Couleur
Hana-Bi (1997) et Sonatine, mélodie mortelle (1993), de Takeshi Kitano – pour le ton tragi-comique, l’univers absurde, la poésie contemplative malgré la noirceur du propos