DEUX ROUQUINES DANS LA BAGARRE, d'Allan Dwan

Film
Bien
Très bien
Un Must
Polar flamboyant

Le pitch

Les intrigues d’un petit truand qui veut renverser le Big Boss et prendre le contrôle d’une ville. Deux sœurs sublimes (et rousses, CQFD) sont impliquées dans ses affaires de corruption. L’un des meilleurs films du vétéran Allan Dwan (70 ans et autant de films au compteur au moment du tournage). Un film noir et baroque qui est progressivement passé du statut de série B à celui de film culte. Splendide. Dès 10 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour l’opulence, les couleurs luxuriantes.  Parce que les actrices sont sublimes. Car on ne sait toujours pas comment ni pourquoi la censure a laissé passer un tel érotisme. Mais on s’en réjouit ! Parce que c’est le dernier film distribué par la RKO qui allait couler du fait de la mauvaise gestion de Howard Hugues. Car à la manière d’un Douglas Sirk, le réalisateur Allan Dwan dont c’est une des rares incursions dans le polar, nous livre là un grand mélodrame baroque.

DES ACTRICES SOLAIRES. Rhonda Fleming et Arlene Dahl forment un tandem éblouissant, véritable atout de ce polar dramatique. Allan Dwan a réussi à passer outre la censure du code Hays alors en vigueur pour distiller un érotisme évident, par la grâce et la sensualité de ses deux actrices au sommet de leur beauté. Plus complexes qu’il n’y parait, leurs rôles sont au cœur de tout. Des sœurs aussi antagonistes et jalouses, qu’indispensables l’une à l’autre.

UN FILM NOIR EN TECHNICOLOR. La photographie de John Alton est remarquable et donne le ton dès les premières images. Elle fait immédiatement penser au Traquenard (Party Girl, 1958) de Nicholas Ray qui sera réalisé quelques années plus tard. À partir de l’un des rares mauvais roman de James Cain, Allan Dwan et son scénariste Robert Blees ont réussi le tour de force de produire un film noir sulfureux transfiguré par le technicolor.

UN DRAME PASSIONNEL. Deux Rouquines met en scène des passions amoureuses dont les excès ne peuvent qu’apporter le malheur et la mort, à l’image des magnifiques mélodrames de Douglas Sirk tels que Le Mirage de la Vie (Imitation of Life, 1959) ou Écrit sur le vent (Written on the Wind, 1957). Les couleurs luxuriantes font écho à la passion des personnages, brûlés par leurs désirs, prêts à tous les excès pour obtenir satisfaction. Amour, Argent, Pouvoir.

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La fiche

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Trois excellents films noirs (parmi d’autres) ont été adaptés de l’œuvre remarquable de James Cain.

  • Assurance sur la mort (Double Indemnity, 1944) de Billy Wilder. Avec Barbara Stanwyck, Fred MacMurray, Edward G. Robinson. Une histoire d’arnaque à l’assurance. Et encore un couple maudit. Fantastique.
  • Le Facteur sonne toujours deux fois (The Postman Always Rings Twice, 1946). Avec le couple maudit Lana Turner et John Garfield. Une histoire d’amour passionnelle qui a fait date.
  • Le Roman de Mildred Pierce (Mildred Pierce, 1945). Film de Michael Curtiz. Avec Joan Crawford (Oscar de la meilleure actrice), Ann Blyth, Eve Arden, Jack Carson. Séparée de son mari, Mildred Pierce sacrifie sa vie pour sa fille, ingrate, qui lui mène la vie dure. Un grand film noir nominé cinq fois aux Oscars.

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En visionnant Deux Rouquines, je pense immanquablement à Miller’s Crossing (1990) des frères Coen. Plus spécifiquement à Tom Reagan joué par Gabriel Byrne, comparable au personnage joué par John Payne, le petit truand qui veut devenir Calife à la place du Calife.

On est également proche des mélos splendides de Douglas Sirk tels que Le Mirage de la vie (Imitation of Life, 1959). Avec Lana Turner, Sandra Dee, Susan Khoner et Juanita Moore.

Sur le thème de la femme par qui le scandale arrive, parmi les grands classiques du film noir à voir et revoir :

La Femme à abattre (The Enforcer, 1951) de Raoul Walsh. Avec Humphrey Bogart, Zera Mostel, Ted de Corsia. Le procureur Martin Ferguson tient un témoin capital pour confondre un chef de syndicat du crime. Mais celui-ci, traqué par des tueurs à gages, se tue accidentellement. L’enquête est alors reprise à zéro. Méticuleusement, la police repasse au crible les données qu’elle possède pour retrouver le détail, peut-être négligé, qui permettrait de rebâtir l’accusation.

Association Criminelle (The Big Combo, 1955) de Joseph H. Lewis. Avec Cornel Wilde, Richard Conte, Jean Wallace, Lee Van Cleef. Un lieutenant de police traque le chef d’une bande de trafiquants. Cherchez la femme…