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Les quartiers chics de Manhattan dans les années 40. Une femme est retrouvée morte. Qui a tué Laura Hunt ? L’inspecteur McPherson, hanté par le portrait de la jeune femme, mène l’enquête. Un film noir culte avec une Gene Tierney au sommet de sa beauté. D’après le roman éponyme de Vera Caspary. Incontournable. Dès 10 ans.
Parce que Gene Tierney est à tomber. Parce que de tels rôles féminins, qui réinventent le cliché de la femme fatale, ne courent pas les rues. Car le trio d’acteurs masculins fait mouche. Pour la scène de l’interrogatoire, inoubliable. Pour la réalisation virtuose, digne héritière de l’expressionisme allemand. Parce que c’est un film culte et l’un des plus beaux films noirs.
LA FEMME FATALE AU PORTRAIT. Gene Tierney a rarement été aussi sublime. Elle incarne une part de rêve qui tourne à l’obsession pour l’inspecteur qui en tombe amoureux à partir d’un tableau figurant un portrait un peu glacé de notre héroïne. Mythique elle l’est. Mais aussi fascinante et irréelle car elle semble revenir de l’au-delà. L’originalité de Laura réside en partie dans ce point de vue : narrer l’histoire d’une passion plus forte que la mort. Une histoire d’amour vrai qui trouve sa plus belle expression dans une scène d’interrogatoire d’anthologie. Mais qui est Laura finalement ? Le film se joue de cette symbolique de la femme fatale, cliché réinventé ici pour devenir insaisissable. Notre image de Laura évolue au fil des point de vue subjectifs des hommes qui la désirent ou l’ont désirée. Est-elle victime ou coupable ? Naïve ou Manipulatrice ? L’intrigue se nourrit de la troublante ambiguïté du personnage.
UNE ÉLÉGANCE RACÉE. Elle irradie, de toutes parts. Dans la mise en scène, l’écriture, l’interprétation, jusqu’au leitmotiv musical lancinant composé par Raksin. Laura est un film aussi beau que subtil et audacieux. Otto Preminger, d’origine autrichienne, influencé par l’esthétique de l’expressionisme allemand, a importé à Hollywood un style qui a beaucoup contribué à la singularité du film noir. Son sens du cadre, sa gestion de l’espace, ses jeux d’ombres très contrastés, contribuent à l’exploration d’une large palette d’émotions. Ce drame noir et troublant influencera le genre et beaucoup d’autres œuvres à venir. Un geste artistique majeur.
UN TRIO D’ACTEURS COMPLÉMENTAIRES. Dana Andrews, le flic frustre et obsédé. Clifton Webb, le Pygmalion vieillissant et snob. Vincent Price, le fiancé faux faussement benêt mais véritable arriviste. Tous justes. Tous menteurs. Tous amoureux de Laura.
Titre français :
Laura
Titre original :
Laura
Réalisation :
Otto Preminger
Scénario :
Jay Dratler, Elizabeth Reinhardt
Casting :
Gene Tierney, Dana Andrews, Clifton Webb, Vincent Price
Bande Originale :
David Raskin
Nationalité :
Américaine
Langue de la VO :
Anglais
Année de sortie :
1944
Durée :
1h28
Couleur / noir et blanc :
Noir et blanc
Autres :
D'après le roman avant-gardiste de Vera Caspary
Otto Preminger est un grand réalisateur de films noirs. Si on devait en retenir une poignée.
Crime Passionnel (Fallen Angel), réalisé en 1949, avec Dana Andrews.
Le mystérieux Docteur Korvo (Whirlpool), réalisé en 1949, avec Gene Tierney et Richard Conte. A noter que le compositeur de la musique de Laura, David Raskin, a repris du service.
Mark Dixon, Detective (Where the Sidewalk Ends), réalisé en 1951. Mon coup de coeur de la liste, avec Dana Andrews, encore et toujours.
Un si doux visage (Angel face), réalisé en 1953, avec Jean Simmons et Robert Mitchum.
Autopsie d’un Meurtre (Anatomy of a Murder), parmi l’un des plus connus du réalisateur. Réalisé en 1959. Avec Lee Remick, James Stuart et Ben Gazzara
Bunny Lake a Disparu (Bunny Lake is Missing), réalisé en 1969. Avec Carol Lynley et Laurence Olivier.
La femme au Portrait (The Woman in the Window), réalisé par Fritz Lang en 1944. Une autre histoire de femme et de portrait, avec Joan Bennet et Edward G. Robinson.
Gilda, réalisé par King Vidor en 1947. Rita Hayworth en femme fatale rarement égalée. La scène du gant…