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Deux intrigues au départ. Deux flics bizarres, un commissaire et son adjoint, enquêtent sur une vague de suicides peu communs alors qu’un citoyen américain tente d’éclaircir les zones d’ombres qui entourent la mort de son meilleur ami. Leurs routes vont finir par se croiser. Intrigue baroque, personnages hors normes : un polar au ton très singulier.
Parce que la fantaisie et l’imagination qui nourrissent l’intrigue et les personnages, n’excluent pas pour autant la volonté de saisir le réel. Pour les personnages bien trempés, attachants, hors cadre. Pour l’intrigue, originale, qui nous convie à une réflexion sur le rapport au corps. Pour la voix de Varenne, teintée alternativement de poésie baroque et d’expression du réel.
DES ENQUÊTEURS PARIAS, UN ERMITE, UN EX-TAULARD ET UN FAKIR… La galerie de personnages à elle-seule mérite le détour. Un commissaire mis au placard, dont le seul ami est un pérroquet neurasthénique, est affublé d’un adjoint carrément lent à la détente. Un psy Franco-Américain, ermite qui se prend pour un indien, campe dans un tipi, au fin fond du Lot, et fait ami ami avec un ex-taulard qui travaille aux espaces verts parisien. Un fakir expie ses fautes en s’écorchant vif sur scène. Et j’en passe… ça envoie du lourd.
LE RAPPORT AU CORPS. En pointillé, on perçoit derrière l’intrigue l’envie de questionner le corps comme révélateur et exutoire de nos péchés. Un fakir qui se saigne sur scène, se scarifie, se pique. Mais d’autres fakirs traversent ce récit. D’autres corps torturés, maltraités, mutilés, témoins d’une violence qui s’exprime contre soi-même et les autres. Une belle galerie de freaks qui constitue un cirque humain qu’Antonin Varenne rend très attachant malgré la très grande violence de l’histoire.
QUI DIT NOIRCEUR NE DIT PAS DÉPRIME. Confrontés à la noirceur du monde, tous nos personnages doivent luttent contre leurs propres démons. Un duel usant. Et comme Antonin Varenne aime ses personnages, l’humour n’est jamais très loin. Les attachements sont sincères et l’émotion affleure régulièrement.
Auteur(s) :
Antonin Varenne
Titre français :
Fakirs
Date de publication originale :
2009
Éditeur :
Points
Autres :
Prix Michel-Lebrun, Prix Sang d'encre 2009, Prix du meilleur polar de Points 2010.
Le mur, le Kabyle et le Marin (2011), polar inspiré des souvenirs de son père que la question des torturés pendant la guerre d’Algérie. Prix Quais du Polar 2011. Prix Jean Amila-Meckert.
L’Artiste (2020), sur un serial killer qui s’en prend aux artistes peintres.