JEFFERSON FAIT DE SON MIEUX, de Jean-Claude Mourlevat

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Pas si bête

Le pitch

Vous avez peut-être déjà rencontré Jefferson Bouchard de la Poterie en 2018 (Jefferson, Gallimard Jeunesse) ? Cet animal stylé, malin, capable d’égarements existentiels ? Cette deuxième aventure, gorgée de rebondissements, de traits d’humour et de finesse, est tout aussi recommandable. Le hérisson fûté reprend du service avec son copain Gilbert, pour partir sur les traces d’une jeune lapine disparue dans de mystérieuses conditions. Un petit bijou plein de fantaisie, vif, tendre et merveilleux. Un enchantement à découvrir dès 8 ans.

Pourquoi je vous le conseille ?

UNE ODE À L’AMITIÉ. Entre Jefferson, le hérisson tiré à quatre épingles, étudiant en géographie et qui se demande si c’est ça la vraie vie, « et s’il n’aurait pas mieux fait d’apprendre à cultiver des champignons de Paris. » … Et Gilbert, le cochon réparateur de chauffages « foutraque et imprévisible » que tout le monde aime, c’est une histoire d’amitié à la vie à la mort. Irrésistiblement attachants.

UNE FABLE ANIMALIÈRE, UNE FANTAISIE POLICIÈRE. Jean-Claude Mourlevat (seul français à être récompensé du prix Astrid Lindgren, reçu en 2021) s’était déjà magnifiquement essayé à ce genre littéraire en 2003 avec La Ballade de Cornebique (Gallimard Jeunesse). Un monde où animaux et humains coexistent sans heurt pour le lecteur qui s’attache infiniment à ces animaux, fines mouches, pas si bêtes ! Dans cette nouvelle fable policière on retrouve avec grand plaisir le ton, le rythme, la musique des aventures de Jefferson, même s’il n’est pas du tout nécessaire d’avoir lu le premier tome pour savourer le second. Recherche d’indices, fausses pistes, entraide, délation, infiltration… Tout est juste, bien dosé dans ce texte aussi limpide, intrépide que subtil.

MORAL SANS ÊTRE MORALISATEUR. Sur les traces d’une jeune lapine dépressive, partie de chez elle dans des conditions mystérieuses, nos deux compères vont être confrontés à une situation grave – Simone, la lapine, est tombée entre les mains d’une secte. Or l’enchantement demeure grâce à un récit délicieusement fantaisiste, un humour piquant, des rebondissements à foison. Et si l’histoire donne à réfléchir, elle n’est à aucun moment moralisatrice. Le charme et la tendresse qu’exerce le texte ne pâlissent jamais face à un propos pourtant grave, matière à réflexion pour nos jeunes esprits en formation.

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Jean-Claude Mourlevat s’est mis à l’écriture sur le tard. Ses contes et romans pour la jeunesse sont devenus des classiques et lui ont valu d’être récompensé en 2021 par le prestigieux prix Astrid-Lindgren, considéré comme le Nobel de littérature jeunesse créé par le gouvernent suédois en 2002. Biblio très sélective.

L’enfant Océan (2010, Pocket Jeunesse). La longue marche de sept frères guidés par leur benjamin, en direction de l’Océan, vue et racontée par 21 narrateurs.

La rivière à l’envers (Tome 1 Tomek, Tome 2 Hannah, 2009, Pocket Jeunesse). « Ainsi vous avez tout dans votre magasin ? demanda la jeune fille. Vraiment tout ? » Tomek se trouva un peu embarrassé : « Oui… enfin tout le nécessaire… » « Alors, dit la petite voix fragile, alors vous aurez peut-être de l’eau de la rivière Qjar ? » Tomek ignorait ce qu’était cette eau, et la jeune fille le vit bien : « C’est l’eau qui empêche de mourir, vous ne le saviez pas ? »

Le combat d’hiver (2010, Pocket Jeunesse). Quatre adolescents, évadés de leur orphelinat-prison, reprennent la lutte perdue par leurs parents quinze ans plus tôt. Leur combat, hymne grandiose au courage et à la liberté, semble désespéré. Et pourtant.

La ballade de Cornebique (2009, Gallimard Jeunesse, Folio junior) Une fable drôle et survitaminée, pleine de tendresse et de poésie, où l’on retrouve la langue colorée de Jean-Claude Mourlevat. Jubilatoire ! À partir de 9 ans.

La troisième vengeance de Robert Poutifard (2009, Gallimard Jeunesse, Folio junior) Comment occuper sa retraite quand on a été toute sa vie instituteur en CM1 ? Robert Poutifard n’a qu’une idée en tête : se venger de ses anciens élèves. Leur faire enfin payer ces années de chahut et d’humiliation ! La vengeance est un plat qui se mange froid, et ces sales mômes vont déguster ! Il en sélectionne trois parmi ses pires souvenirs et, avec l’aide de sa vieille mère chez qui il vit toujours, Poutifard concocte des plans aux petits oignons… À partir de 9 ans.