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Il est tout entier dans le sous-titre Le grand romande la CIA. De 1950 à 1991, un demi-siècle de guerre froide retracé en 1 200 pages, via le destin de plusieurs générations de recrues de la CIA et du KGB. Une immersion dans les réseaux d’espionnage internationaux, ses taupes, ses méthodes, ses exfiltrations, ses trahisons… Un superbe roman d’apprentissage. Un livre somme et une magnifique fiction. Un grand classique du roman d’espionnage.
Taupes, double-vie, filatures et impers couleur mastic… Pour s’immerger dans un roman fleuve sur le monde opaque et fascinant des espions. Pour confronter la grande Histoire à sa version sous-terraine (et rattraper ses cours d’Histoire contemporaine en passant). Car il est toujours satisfaisant de se dire qu’on a peut-être un peu mieux compris comment tourne le monde. Parce que c’est haletant, érudit, documenté. Et follement romanesque.
SERVICES SECRETS POUR LES NULS. La Compagnie colle au destin de trois espions en herbe entrés dans leurs agences respectives, CIA et KGB, à l’issue de la guerre. Ils vont nous faire découvrir le dessous des cartes d’une période pivot de notre Histoire contemporaine où la guerre se menait en sous-marin. Où l’Intelligence, aka les services secrets, mène la danse. On se laisse totalement embarquer par les valses hésitations entre la multitude de protagonistes, par le jeu mortel entre CIA et KGB où il est parfois difficile de distinguer les méchants des gentils.
MIEUX QU’UN COURS D’HISTOIRE. De Berlin en 1950 à la Crimée en 1991, en passant par Budapest en 1956 ou encore la baie des Cochons en 1961, La Compagnie croise admirablement la grande histoire et la petite, les personnages historiques (Kennedy, Poutine…) et la pure fiction.
AGENTS TROUBLES. Robert Littell a consacré son oeuvre littéraire à l’univers trouble de l’espionnage. Les agents doubles le fascinent et il ne se lasse pas d’étudier ces hommes et ces femmes capables de changer d’identité comme on change de vêtement. En s’appuyant sur des faits réels, Littell nous dresse le portrait de la vie de ces agents engagés, gonflés d’idéalisme et qui se lancent à corps perdu dans le cours de l’Histoire.
Auteur(s) :
Robert Littell
Titre français :
La Compagnie, le grand roman de la CIA
Titre original :
The Company: A Novel of the CIA, 2003
Date de publication originale :
2002
Date de publication en France :
2003
Traduction :
Traduit de l'américain par Natalie Zimmermann
Autres :
"La Compagnie" a été adapté pour la télévision, en 2007, dans une série américaine en 6 épisodes de 52 minutes, titrée "The Company". Robert Littell est le père de l'écrivain Jonathan Littell (1967) - auteur du Goncourt "Les Bienveillantes" (entre autres).
Robert Littell a écrit une douzaine de romans donc beacuoup tournent autour de l’univers des espions. Et il connaît un peu son sujet : il a été militaire dans la U.S. Navy, puis journaliste au magazine Newsweek, en tant que spécialiste des questions du Moyen et du Proche-Orient puis correspondant à l’étranger. C’est à 40 ans, en 1973, qu’il commence sa carrière d’écrivain.
La défection de A. J. Lewinter (The Defection of A. J. Lewinter), a été récompensé, en 1973, par le Gold Dagger Award, décerné par la Crime Writers’ Association.
Légendes (Legends, 2005) a été récompensé, en 2005, par le Los Angeles Book Prize, dans la catégorie Mystery/Thriller. Il a été adapté pour la télévision, dans une série américaine en vingt épisodes (2014-2015), avec Sean Bean dans le rôle principal.
Ou encore Philby, portrait de l’espion en jeune homme (Young Philby), portrait d’un agent double, écrit en 2011.
Bien sûr, on ne peut que citer en premier l’incontournable et regretté John le Carré, qui s’impose à tous les amateurs du genre. Tout autant que George Smiley, son héros, l’anti-James Bond. Beaucoup plus complexe et discret. Notamment : L’Espion qui venait du Froid (The Spy who Came in from the Cold, 1963), La Taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy, 1974), L’Héritage des espions (A Legacy of Spies, 2017), Retour de service (Agent Running in the Field, 2019).
A noter que de très nombreux films ont été adaptés de l’oeuvre de John Le Carré, dont :
En matière de séries, il y a de quoi faire. Micro sélection :
Le réalisateur Eric Rochant avait également réalisé un film d’espionnage « réaliste » de très belle facture, Les Patriotes, en 1994, avec Sandrine Kiberlain et Yvan Attal.
Parmi les belles fresques romanesques et historiques (la case espionnage en moins) : La trilogie du siècle de Ken Follett est à (re)découvrir. (La chute des géants (Fall of Giants, 2010), L’Hiver du monde (Winter of the World, 2012), Aux portes de l’éternité (Edge of Eternity, 2014).