MALAMORTE, d'Antoine Albertini

Pour le voyage et l’odeur de myrte. Pour le fun et le second degré. Pour un capitaine de police totalement cramé, alcoolique et désespéré, qui nous régale de son humour noir. Parce que d’origine corse moi-même, je me délecte à la lecture des descriptions sans pathos d’une culture et de paysages aussi familiers que singuliers.

UN HÉROS RIEN MOINS QUE PARFAIT. Le narrateur est un flic au bout du rouleau, follement attachant, qui boit comme un trou et ne se fait plus aucune illusion sur rien ni personne. Roman (très bien) écrit à la première personne – ce capitaine sans nom est pour beaucoup dans l’attrait des romans d’Albertini.

L’ENVERS DU DÉCOR. Toute similitude avec des personnages ou faits ayant existé…. On sent bien que les bas-fonds corses et les intrigues politico-juridico-maffieuses qui sévissent sur l’ Île de Beauté sont décrits ici avec justesse et bien documentés par un auteur journaliste de profession. Une œuvre très utile pour mieux comprendre les racines du mal au sein d’une société et d’une culture très à part. Très secrète. Un récit quasi documentaire parfois sur les us et coutumes locales. Très instructif.

HUMOUR ET STYLE. L’écriture d’Albertini est riche, fluide, sensuelle. Les odeurs de myrte, de maquis et les embruns donnent le ton général. Et cette pluie qui nous colle aux basques tout au long du roman fait écho au mal-être existentiel de notre narrateur. Sans oublier un réel sens de l’humour, noir et caustique, qui finit de rendre la lecture parfaitement sympathique.