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Kansas, dans les années 30. Le bonheur, ni plus ni moins, est ce qui attendait la très riche et très jolie Miss Blandish, à l’ombre d’un père milliardaire, pour une vie faite de beauté. C’était compter sans les innombrables petites frappes en manque d’argent. C’était faire abstraction de la bande de M’man Grisson et de son psychopathe de fils, mélange de débile léger et de sadique malsain. Kidnappée la veille de ses noces, son fiancé abattu sous ses yeux, Miss Blandish va basculer en enfer. Quotidiennement. Sans une seconde de répit.
Parce que je souhaite ressortir de la naphtaline cet auteur qui en a pourtant vendu des caisses et des caisses. Car ce roman d’une noirceur toute particulière est d’une grande modernité dans son écriture et son propos. Car c’est un roman politiquement incorrect qui ne pourrait pas exister aujourd’hui, post vague #Me Too. Et cela aurait été bien dommage.
PROFESSION : AUTEUR DE BEST SELLERS. Pour James Hadley Chase, l’auteur Britannique qui écrit des romans américains en n’y ayant quasiment jamais mis les pieds. Un écrivain très paradoxal ce James. Ultra populaire en son temps mais assumant son absence d’ambition littéraire : « je n’écris pas pour le plaisir d’écrire, j’écris pour gagner ma vie ».
MA MADELEINE. Pour cet auteur emblématique de la série noire de mon adolescence – je crois bien que j’ai lu tous ses livres – afin qu’on ne l’oublie pas complètement. Et ce classique – Miss Blandish – qui surpasse tous ses autres romans par son « réalisme noir », sa cruauté, son rythme alors qu’il fut écrit en six semaines en 1938 (selon la légende).
NOT #ME TOO. On ne peut pas passer à côté de l’audace folle du propos. Ni de son érotisme sulfureux. Sans toutefois omettre de souligner que chez Chase, la femme est une belle garce qui n’a jamais le beau rôle… une misogynie très datée qui pourrait en choquer quelques-un.e.s aujourd’hui. On vous aura prévenu.e.s.
Auteur(s) :
James Hadley Chase
Titre français :
Pas d'orchidées pour Miss Blandish
Titre original :
No orchids for Miss Blandish
Date de publication originale :
1939
Date de publication en France :
1946
Éditeur :
Folio
Traduction :
Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Noël Chasseriau
Autres :
Adapté au ciné par Robert Aldrich (interdit aux -16 ans).
René Lodge Brabazon Raymond dit James Hadley Chase (1906-1985 ), écrivain britannique, fut très prolifique. Ayant usé de nombreux pseudos, voici une biblio très sélective des polars très populaires sous la plume de James Hadley Chase : Miss Shumway jette un sort (Miss Chumway Waves a Wand, 1944) – Éva (Eve, 1945) – Le requiem des blondes (Blonde’s requiem, 1946)…
D’autres sordides histoires de kidnapping :
Fargo (1996), film réalisé par les frères Coen. Totalement déjanté. Totalement indispensable.
L’appât (1995), film de Bertrand Tavernier d’après l’oeuvre de Morgan Sportès. Avec Marie Gillain, Olivier Sitruk, Bruno Putzulu et Philippe Duclos. Là c’est un homme qui se fait piéger.
La foire aux serpents pour l’âpreté du propos, la violence.