TOTAL KHÉOPS, de Jean-Claude Izzo

Livre
Bien
Très bien
Un Must
Poème marseillais

Le pitch

Dans le premier volet de cette magnifique Trilogie marseillaise, Montale, ancien délinquant devenu flic, est rattrapé par son passé de voyou. Ses deux meilleurs potes ont été assassinés. Une amie est retrouvée morte après avoir été violée et torturée. Et nous voilà plongés au cœur de la Mafia marseillaise.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour le tempérament désespérément humain de son héros. Pour son hymne aux amitiés éternelles parce que nourries à l’enfance. Pour son amour fou de Marseille. Parce que découvrir et aimer Total Khéops augure du plaisir à se plonger dans la suite des aventures de Montale : Chourmo et Solea. Pour le style Izzo, lyrique et juste. Parce qu’on regrette la mort prématurée à 54 ans de ce poète du roman noir français.

FABIO MONTALE, HÉROS MALGRÉ LUI. Fabio est un garçon plutôt déprimé.  Entre cuites, déceptions sentimentales, agressions et humiliations en tous genres, il sait aussi profiter des plaisirs simples de la vie. Et cela nous donne un héros bien attachant. Un flic humaniste et désenchanté.

MAFIA, MARSEILLE ET BOUILLABAISSE. Total Khéops nous convie à une virée au cœur de la cité décrite dans sa version la plus sombre. Une ville où la Mafia est bien implantée. Où l’auteur déclare sa flamme à sa ville; montrée à nu, entre ombre et lumière. Recettes de cuisine détaillées avec gourmandise, description quasi naturaliste de la ville : Marseille comme si on y était.

UN STYLE QUASI HYPNOTIQUE. Une écriture simple et lyrique, des phrases courtes et précises, avec quelque-chose de violent et définitif aussi.

UN INDICE CHEZ VOUS : Total Khéops, kézako ? Une expression marseillaise chantée par le groupe IAM qui signifie : bordel généralisé, fange pestilentielle d’où l’on ne sort pas.

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La fiche

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Chourmo (1996) et Solea (1998) sont les autres deux romans de la trilogie Fabio Montale qui valent vraiment le détour.

À découvrir ailleurs, dans la même ambiance

Pour le propos social : les romans noirs de Dominique Manotti. Dont son dernier opus, Marseille 73, publié chez Les Arènes (2020).

Pour le héros un poil déprimé dans une ville qui est un personnage à part entière : L’enfer (2007) de René Belletto, édité chez Gallimard. Voir plus d’infos juste après.

Pour l’amour de la bonne bouffe : J’ai tué Kennedy, ou les mémoires d’un garde du corps (2007) de Manuel Vazquez Montalbano (et toute sa série avec le détective privé Pepe Carvalho, fin gourmet s’il en est)

Pour l’histoire d’amitié, envers et contre tout : Frères ennemis, film de David Oelhoffen (2018).