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New-York de 1936 à 1961. Clyde « Viper » Morton, jeune afro-américain tout juste débarqué de son Alabama natal, musicien raté, se trouve rapidement une nouvelle vocation. Il sera un caïd craint et respecté de tous, dealer de marijuana pour les personnalités frayant dans le milieu du jazz new-yorkais florissant. Un (court) roman bourré de charme.
Pour l’atmosphère, surtout et avant tout. Celle de l’Amérique du jazz des années 1940 jusqu’à l’arrivée du Rock à la fin des années 1950. Pour le rythme du récit qui fait des allers-retours dans le temps ; original et efficace. Pour le style sobre et cinématographique de l’auteur.
A HARLEM STORY. On croise tout un tas de jazzmen légendaires dans ce roman noir qui a planté son décor dans le New-York de Charlie Parker, Duke Ellington, Miles Davis, Dizzie Gilepsie… Un Harlem des clubs de jazz, du scat à la révolution Bebop jusqu’à l’arrivée du rock, avec la guerre pour point de bascule. Une époque où la fumette règne en maître, muse privilégiée des artistes en quête de gloire avant le déferlement de l’héroïne qui finira de ravager ces musiciens aussi géniaux que fragiles. Viper’s dream raconte cet univers de la nuit sans omettre d’en évoquer les recoins obscurs : ségrégation, violence, corruption, et une Mafia qui accroit inexorablement son pouvoir.
A JAZZ STORY. C’est lui qui donne son titre au roman, en référence au morceau éponyme de Django Reinhardt. Il en est le cœur, l’alpha et l’omega. Alors que j’ai toujours été assez hermétique au genre musical en tant que tel, la passion de l’auteur se fait communicative dès lors qu’elle s’associe à un récit bien troussé.
UN RÉCIT RYTHMÉ. Par la musique jazz bien sûr (pour les amateurs, l’auteur propose sa playlist en fin d’ouvrage). Par le style cinématographique de Jake Lamar qui nous offre un magnifique roman d’ambiance grâce à des phrases courtes, des descriptions aussi évocatrices que des scènes d’un bon vieux film en noir et blanc. Par la structure temporelle du récit, qui nous fait swinguer d’une époque à une autre avec des leitmotivs simples et efficaces. « Là je parle de novembre 1961. » « Là je parle de la fin novembre 1945 ». S’y ajoute une trame audacieuse où l’on ne cherche pas le nom du meurtrier, connu dès les premières pages, mais bien celui de la victime.
Auteur(s) :
Jake Lamar
Titre français :
Viper's Dream
Titre original :
Viper's Dream
Date de publication originale :
2021
Date de publication en France :
2021
Éditeur :
Rivages/Noir. Nouvelle collection « New York made in France »
Traduction :
Catherine Richard-Mas
Jake Lamar, romancier et journaliste afro-américain originaire du Bronx, a posé ses valises en France il y a près de 30 ans. On ne s’étonnera donc pas que les éditions Rivages/Noir l’aient choisi pour inaugurer leur nouvelle collection « New York made in France » avec Viper’s Dream.
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