« Plus les moyens sont limités, plus l’expression est forte. » Pierre Soulages (1919-2022).
Pas la peine d’en faire des tonnes pour émouvoir. Depuis la nuit des temps, l’homme a développé sa fibre créative et artistique, recouvrant ses cavernes d’illustrations. Des peintres de génie ont su depuis exprimer la lumière, des ambiances, une sensibilité, à travers leurs toiles, s’exposant dans les plus grands musées pour enchanter le monde. Pierre Soulages choisissait, lui, le noir, jusqu’à en faire son unique obsession. Sa quête ultime. À la recherche d’une profondeur, sans débordements, ni fioritures, ni lyrisme excessif. Des peintures offertes en tant qu’expériences singulières, rencontres uniques, définies avant tout par leur matérialité et leur présence, plutôt que par des mots. Pour autant, les chefs d’œuvre de la peinture font encore et toujours couler beaucoup d’encre. Car ils intriguent, nécessitent des expertises, attirent les faussaires, nourrissent de folles convoitises, couvent les plus grands secrets.
Chaque jour dans le monde, un objet d’art disparaît. Le vol d’œuvres culturelles fait partie des trois plus importants trafics que connaît notre monde et alimente son bon lot de faits divers. De quoi fournir de la matière aux auteurs dont une poignée seulement est évoquée dans cette Newsletter #27 dédiée à la peinture dans le polar. Qu’il soit héros ou antihéros ; enquêteur, témoin, victime ou tueur ; sujet, prétexte ou toile de fond ; le peintre (et son univers artistique) apporte une touche obsessionnelle toute singulière au genre. Un supplément d'âme. Une fascination. Un fantasme. Une fêlure. Car peindre et écrire sont le produit de deux gestes différents pour un même but et une même action créatrice. Une histoire d’œil. De regard. De vision. Une fenêtre ouverte sur une histoire et sur le monde.
Laetitia