Ça tombera pas plus bas (c'est tout ce qu'on souhaite)

Le 31 décembre 2021

Avant de s'abandonner aux joies des agapes du 31 (il est grand temps que ça s'arrête), fermons un instant les yeux sur ce qui nous mine, nous contrarie, nous attriste, pour ne penser qu'au meilleur. Au kif. À la joie de passer un moment en famille ou entre potes (pourquoi pas les deux). Certes on ne sera pas dans des gigas soirées de ouf - tant pis, pas grave, c'est la vie. 

Je vous souhaite un verre rempli à ras-bord pour cette nouvelle année. Et vous offre une petite dernière newsletter #9 pour la route. Pas toujours folichonne dans les thèmes abordés, certes. Mais que du bon à se mettre sous la dent. Pour vous aider à tourner la page (en beauté) sur 2021 et ouvrir un nouveau chapitre. Le cœur aussi léger que possible. Abusez encore et toujours de tout, et en quantité. 

Bonne année les amis !

Laetitia

Vivre au pays des mollahs

Le cinéma iranien continue de nous épater. Après La loi de Téhéran de Saeed Roustayi, polar de l'année, voici deux nouvelles pépites, à la limite du genre je vous l’accorde. Mais que d’émotions. 

Coup au cœur avec Le diable n’existe pas de Mohammad Rasoulof, réalisateur maintes fois emprisonné et qui jamais ne renonce. Quatre contes moraux y sont reliés par un même fil rouge : la peine de mort et ses effets collatéraux. Quatre récits qui défient ouvertement le régime en exprimant haut et fort le rôle crucial de la responsabilité individuelle comme échappatoire possible (mais pas certaine) au despotisme. Un hymne à la liberté et à l’esprit de résistance qui dévoile le vrai visage de la société iranienne jusque dans ses questionnements les plus existentiels.

Le diable n’existe pas (Sheytan vojud nadarad, 2021). Film iranien de Mohammad Rasoulof. 2h32. 

Dans Un héros, Asghar Farhadi montre la réalité de son pays dans un style naturaliste saisissant qui lui est propre. Rahim est en prison à cause d’une dette impayée. Il saisit l’aubaine d’une permission pour tenter de convaincre son créancier réticent de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mauvaise pioche. Inspirée d’un fait divers, cette histoire iranienne - universelle – nous questionne sur la ligne ténue qui départage la vérité du mensonge. Un drame social traité comme un thriller. Noir et empathique. Dès 12 ans (ambitieux mais faisable).

Un Héros (Ghahreman, 2021). Film iranien d’Asghar Farhadi. 2h07. Avec Amir Jadidi (fantastique), Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldust, Fereshteh Sadrorafaei.

Duo de choc

Je dois le reconnaître, les Anglais sont fortiches en matière de séries. La preuve en est encore avec Time, de Jimmy Mc Govern (Accused). Une mini-série carcérale made in BBC qui, sans révolutionner le genre, donne une vision à hauteur d’homme des conditions de détention dans une prison de Grande-Bretagne. À travers le combat de deux hommes aux trajectoires opposées. L'un est écroué, l'autre est gardien. D’une grande intensité émotionnelle, Time est une série naturaliste qui sonde la psychologie des personnages (merveilleusement interprétés par Sean Bean et Stephen Graham) plutôt qu’une série nourrie d’action et de suspense. À bon entendeur.

Time, série Britannique de Jimmy Mc Govern (4x 44 min). Avec Sean Bean, Stephen Graham, Siobhan Finneran.

Ciné-club en famille :
thème Jingle bells

S’il est capable du pire comme du meilleur avec son goût immodéré pour le romanesque et ses longs travelings à n’en plus finir, Lelouch nous livre dans La Bonne Année son savoir-faire singulier dans ce qu’il a de plus merveilleux. Quand il saisit au vol ces moments suspendus, d’improvisation, témoins d'une complicité rare. Après six années de prison pour cambriolage, Simon est libéré le jour de la Saint Sylvestre. Flashback. Avec son pote Charlot, ils débarquent à Cannes pour le casse d’une bijouterie. C’était compter sans la présence d’une bien belle antiquaire. Une élégante fantaisie policière post-68 qui repose sur l’opposition de deux personnages magnifiquement interprétés par Françoise Fabian et Lino Ventura (à contre-emploi).  Quand la magie opère. Dès 8 ans. Et bonne année à tous !

La Bonne Année (France, 1973). Film de Claude Lelouch. 1h55. Avec Françoise Fabian, Lino Ventura, Charles Gérard, André Falcon, Claude Mann.

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