Le cinéma iranien continue de nous épater. Après La loi de Téhéran de Saeed Roustayi, polar de l'année, voici deux nouvelles pépites, à la limite du genre je vous l’accorde. Mais que d’émotions.
Coup au cœur avec Le diable n’existe pas de Mohammad Rasoulof, réalisateur maintes fois emprisonné et qui jamais ne renonce. Quatre contes moraux y sont reliés par un même fil rouge : la peine de mort et ses effets collatéraux. Quatre récits qui défient ouvertement le régime en exprimant haut et fort le rôle crucial de la responsabilité individuelle comme échappatoire possible (mais pas certaine) au despotisme. Un hymne à la liberté et à l’esprit de résistance qui dévoile le vrai visage de la société iranienne jusque dans ses questionnements les plus existentiels.
Le diable n’existe pas (Sheytan vojud nadarad, 2021). Film iranien de Mohammad Rasoulof. 2h32.
Dans Un héros, Asghar Farhadi montre la réalité de son pays dans un style naturaliste saisissant qui lui est propre. Rahim est en prison à cause d’une dette impayée. Il saisit l’aubaine d’une permission pour tenter de convaincre son créancier réticent de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mauvaise pioche. Inspirée d’un fait divers, cette histoire iranienne - universelle – nous questionne sur la ligne ténue qui départage la vérité du mensonge. Un drame social traité comme un thriller. Noir et empathique. Dès 12 ans (ambitieux mais faisable).
Un Héros (Ghahreman, 2021). Film iranien d’Asghar Farhadi. 2h07. Avec Amir Jadidi (fantastique), Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldust, Fereshteh Sadrorafaei.