CAïDS STORY, de Jérôme Pierrat

Bien

Très bien

Un Must

En plein Milieu

Le pitch

Une série documentaire qui passe en revue l’histoire du crime organisé sur un siècle, avec aussi les grandes affaires qui ont secoué la presse. Des archives riches et nombreuses, des témoignages rares, des interventions d’experts rendent cette série passionnante. Par le journaliste et écrivain, spécialiste de la pègre et de son évolution, Jérôme Pierrat.

Une série en 4 épisodes :

Le milieu entre en scène (1918-1939). La Première Guerre Mondiale va révolutionner la pègre, en la faisant basculer définitivement, à l’image de la société, dans la modernité. Les trafiquants, minoritaires à la Belle Époque, deviennent le modèle du Milieu. Pendant la première décennie, une nouvelle pègre se profile, qui s’installera définitivement dans les années 30.

Les Voyous dans la guerre (1939-1945). Dans le milieu du grand banditisme, il y a certains moments qui sont plus propices que d’autres pour commettre des délits. Durant la Seconde Guerre mondiale, le trafic organisé bat son plein et les voyous se remplissent aisément les poches. Certains de ces truands témoignent, évoquant des anecdotes parfois surprenantes.

La Fin d’une époque (1945-1970). Après des années fructueuses, les voyous sont confrontés à une nouvelle réalité. Fini les temps de guerre, le pays redevient prospère et les forces de l’ordre s’organisent pour lutter contre le crime. Les braquages diminuent, les voyous craignent de se faire prendre… L’activité illégale devient significativement moins importante.

Bienvenue au grand bandistime (1970-2000). Les années 1970 marquent une nouvelle étape dans l’histoire du Milieu. La société a changé, la pègre également. La vieille génération du mitan s’éteint doucement. Le Milieu n’est pas mort pour autant, il évolue une fois de plus.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour les témoignages proprement incroyables d’anciens proxénètes, trafiquants et autres braqueurs. Ils ne se vantent pas, ni ne s’excusent. C’est leur vie. Toute une époque. Exemple. « Pour un braquage, on pouvait prendre huit ou neuf ans ; souteneur, c’était maximum cinq ans, et trafic de drogue pareil. Il fallait donc voir où ça rapportait le plus. Et c’était la drogue. » CQFD.

Parce qu’on comprend de quelle manière le banditisme sous toutes ses formes a épousé les évolutions sociales, scientifiques, techniques. Une histoire alternative de la France, violente et sans concession, dirigée par l’argent, le vice et la volonté de puissance. Charles Diaz, contrôleur général de la police, déclare ainsi « On dit souvent que la pègre ressemble à la société dans laquelle elle est installée. Elle évolue plus vite qu’elle ! Et surtout, elle s’adapte beaucoup plus vite au changement ! ».

Car si on adore Gabin, Delon, Bébel ou Ventura dans des rôles de gangsters façon cinoche, ici on touche au vrai de vrai. Des années 20 jusqu’à la French Connection, on y croise des destins fascinants, voire abstraits. Des bagnes d’enfants aux bas-fonds qu’ont côtoyé Charlot, Yeux Bleus… Ou encore P’tit Paul ,78 ans dont 26 en prison : « Le braquage, c’est un métier. Si on veut le faire bien et proprement, et correctement, il faut du self-control et faire quand même une étude des lieux, du parcours. On fait pas n’importe quoi n’importe comment. Surtout avec le respect des autres, des gens, de la société. »